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Jean d'Ormesson: "Je refuse de parler d’accent circonflexe quand il y a des gens qui se suicident"

Jean d'Ormesson, le 9 avril 2015. L'écrivain fait alors son entrée dans la Pléiade.

Jean d'Ormesson, le 9 avril 2015. L'écrivain fait alors son entrée dans la Pléiade. - Martin Bureau - AFP

Une réforme facultative de l'orthographe actée par l'Académie française il y a 26 ans, mais passée largement inaperçue, a créé une polémique ce jeudi. Mais pour l'académicien Jean d'Ormesson, le sujet n'en est pas un, "au moment où les écoliers n’apprennent même plus à écrire ni à lire".

Un sujet anecdotique. Invité de RTL Soir, Jean d'Ormesson écarte la polémique sur la réforme de l'orthographe qui a agité quelques conversations ce jeudi. L'académicien s'indigne, mais pour d'autres sujets liés à la langue et à l'éducation: "C’est la réforme du collège que je combats, mais que je combats avec violence". "J’avais participé à cette réforme de l’orthographe et au débat, j’étais plutôt favorable mais maintenant je refuse absolument de parler comme vous le dites très bien de l’accent circonflexe et de virgules, au moment où les écoliers n’apprennent même plus à écrire ni à lire", poursuit l'écrivain.

Jean d'Ormesson estime néanmoins que la réforme orthographique, décidée par le Conseil supérieur de la langue française en 1990, approuvée alors par l'Académie française, et qui doit être appliquée à la rentrée 2016, "ne doit pas être tentée maintenant". "Il fallait évidemment attendre".

"Quand il y a des gens qui n’ont pas de travail, quand le niveau de vie a baissé comme il a baissé et que les agriculteurs se suicident, je refuse de parler d’accent circonflexe quand il y a des gens qui se suicident", lâche-t-il. "Ce qui me choque ce n’est pas la réforme de l’orthographe, ce qui me choque c’est qu’on la sorte en ce moment".

A la suite de la polémique, le ministère de l'Éducation a dû apporter quelques explications. Najat Vallaud-Belkacem n'a lancé aucune réforme de l'orthographe, a fait savoir la rue de Grenelle. Et de préciser qu'il ne "revient pas au ministère de l'Education nationale de déterminer les règles en vigueur dans la langue française".

IV avec AFP