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Gilles Jacob exprime son dégoût pour Harvey Weinstein: "Il vous scrutait pour mieux vous intimider"

Gilles Jacob à Cannes en 2014

Gilles Jacob à Cannes en 2014 - Valery Hache - AFP

L'ancien président du Festival de Cannes explique dans un livre ce que lui évoque le producteur américain, accusé de multiples agressions sexuelles.

D'Isabelle Adjani à Quentin Tarantino en passant par Brigitte Bardot, Martin Scorsese ou... Harvey Weinstein, l'ancien président du Festival de Cannes Gilles Jacob raconte le grand rendez-vous mondial du 7e Art dans un Dictionnaire amoureux à paraître ce jeudi 8 mars. 

Ce Dictionnaire amoureux du Festival de Cannes (Plon) dresse un portrait du grand rendez-vous cannois, de ses films, ses stars et ses coulisses, à travers souvenirs et anecdotes de celui qui en a été pendant près de 40 ans une figure incontournable.

Celui qui a couvert son premier Festival de Cannes en 1964, comme journaliste ("il m'apparut, dès la descente du Train bleu, que la ville m'appartenait", raconte-t-il), en explique aussi les origines, les transformations et les rouages, les années fastes "où les chefs d'oeuvres se bousculent" et les "années pauvres où le sélectionneur tire la langue", le travail qu'y font le délégué général, le jury et la presse, "qui a toujours été l'un des contre-pouvoirs du Festival, pour ne pas dire le seul".

Des relations "exécrables" avec Weinstein

Dans ce gros livre à entrées de plus de 800 pages, il évoque encore sa gaffe le jour où il a confondu Bernardo Bertolucci avec Milos Forman, les polémiques du festival, les excentricités, la montée des marches, les palaces et les fêtes, dont il décrypte la typologie dans un "glossaire" ("fête de film", "fête de plage", "fête de villa", "fête de bateau"...)

"Quand on est au Festival, on ne pense à rien d'autre. Une fièvre monte en vous jusqu'à épuisement total, elle ne cesse que pendant les rares moments de sommeil pour ressurgir dès qu'on met le pied hors du lit", décrit cet ex-délégué général puis président du Festival.

Il ne manque pas non plus d'évoquer le producteur américain Harvey Weinstein, au coeur de l'actualité ces derniers mois. "En ce qui me concerne, mes relations professionnelles avec Harvey Weinstein ont toujours été exécrables", raconte-t-il. "Il y avait quelque chose dans son physique et dans ses manières qui me dégoûtait. Ce n'était pas tant sa corpulence que son regard acéré, dont on sentait confusément qu'il vous scrutait pour mieux vous intimider".

Fabien Morin avec AFP