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Des Femen perturbent le lancement de la rétrospective Polanski

Une cinquantaine de soutiens d'associations et collectifs, comme "Osez le féminisme", et des Femen se sont réunis devant la Cinémathèque de Paris ce lundi pour condamner la tenue de la rétrospective sur le réalisateur Roman Polanski.

Les féministes d'Osez le féminisme avaient appelé au rassemblement ce lundi soir. Alors qu'une cinquantaine de soutiens ont répondu présent, deux Femen ont également fait irruption dans la Cinémathèque de Paris et ont manifesté, torse nu, contre la rétrospective consacrée au réalisateur franco-polonais Roman Polanski, accusé par plusieurs femmes d'agressions sexuelles.

"Pas d'honneur pour les violeurs" ont-elles scandé au passage de Roman Polanski, venu présenter son dernier film D'après une histoire vraie, pour lancer cette rétrospective de son oeuvre. Les deux femmes, portant dans le dos l'inscription "Very Important Pedocriminal" ont été rapidement évacuées de l'entrée de la Cinémathèque et ont continué à manifester à l'extérieur du bâtiment.

"Si violer est un art, donnez à Polanski tous les César!"

"Apprécier un artiste ne signifie pas taire ses crimes!", estime de son côté Sanaa Beka, venue manifester comme quelques dizaines de personnes, à l'appel d'associations féministes. "Si violer est un art, donnez à Polanski tous les César", pouvait-on également lire lundi soir sur les quelques banderoles s'affichant devant l'institution culturelle, tandis que des manifestants scandaient à voix haute "Assez de ceux qui veulent protéger les agresseurs".

Sous la pression de féministes, Roman Polanski, avait dû en début d'année renoncer à présider la cérémonie des César, décernés chaque année en France par les professionnels du cinéma. Malgré les protestations, la Cinémathèque a elle refusé de plier, vantant son "indépendance". L'institution présidée par le réalisateur Costa-Gavras a affirmé qu'elle "n'entend se substituer à aucune justice" et a dénoncé une demande de "censure pure et simple".

De son côté, la ministre de la Culture Françoise Nyssen, elle, s'est refusé vendredi à condamner l'oeuvre du réalisateur multirécompensé de Rosemary's baby et du Pianiste. "Il s'agit d'une oeuvre, il ne s'agit pas d'un homme, je n'ai pas à condamner une oeuvre".

F.M. avec AFP