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Ce que peut vraiment rapporter la musique de Johnny à ses héritiers

Johnny Hallyday sur scène.

Johnny Hallyday sur scène. - Fred Dufour - AFP

Le feuilleton de l'héritage de Johnny a rebondi jeudi, alors que des documents ont été publiés, apportant un nouvel éclairage à sa succession.

Des documents notariés diffusés par Laeticia Hallyday visent à remettre en perspective la bataille judiciaire dans laquelle se sont engagés les deux premiers enfants de Johnny Hallyday, qui s'estiment lésés par son testament.

On y apprend en effet que David Hallyday et Laura Smet ont déjà profité des largesses de la star de son vivant. Ce que rappelle le chanteur dans son testament, pour justifier qu'il les écarte de sa succession.

"Je ne prends expressément aucune disposition dans ce testament ou dans aucun autre document à l'intention de mes enfants David Smet et Laura Smet, auxquels j'ai déjà fait des donations par le passé", est-il ainsi précisé dans un document que s'est procuré RTL.

"La vérité des chiffres"

C'est compter sans l'important patrimoine que laisse Johnny Hallyday, mais également les droits sur son catalogue musical. Ce qui permet à sa fille Laura Smet d'affirmer que: "La vérité des montages juridiques et la vérité des chiffres seront bientôt établies par la justice".

Les héritiers du chanteur vont en effet toucher les redevances sur les chansons interprétées par l'ex-idole des jeunes, comme le précise BFMBusiness, dans un article consacré au patrimoine du rockeur. Par exemple, son dernier contrat avec Universal lui accordait une redevance de 7% à 8% sur les chansons de plus de deux ans. Ainsi, en 2013, ce back catalogue ayant généré 11 millions d'euros de chiffre d'affaires, Johnny en a reçu 7%, soit 622.242 euros. Toutefois, les chansons tomberont dans le domaine public 70 ans après leur enregistrement. Soit dans seulement treize ans pour son premier tube, Souvenirs souvenirs...

140.000 euros de dividendes par an

Johnny n'était en général ni l'auteur des paroles, ni de la musique. Il ne percevait donc rien à ce titre. En outre, il n'avait pas racheté à son producteur les droits de ses chansons (plus d'un millier), comme l'ont fait certains chanteurs. Toutefois, il possédait quand même les droits sur 93 chansons, détenus par une de ses sociétés, qui exploitait aussi son image. Entre 2006 et 2010, cette société lui a versé en moyenne 140.000 euros de dividendes par an.

Les catalogues des artistes disparus (ou non) sont de véritables mines d'or. C'est ainsi que Michael Jackson est devenu encore plus riche après sa mort, grâce à la valorisation du catalogue des Beatles, qu'il avait acquis en 1988.

Les oeuvres post-mortem peuvent également s'avérer très lucratives, à l'image de This is it, qui a rapporté aux ayant-droit de Michael Jackson plus de 200 millions de dollars.

L'album posthume que préparent les collaborateurs de Johnny, sous la houlette de Laeticia, et dont David s'est désolidarisé, devrait susciter l'engouement des fans.

"Un trésor"

Mais aussi intéressant soit-il, le patrimoine musical peut aussi être source de conflit entre les héritiers. Claude François Junior expliquait ainsi mardi dans Le Parisien, pourquoi lui et son frère, héritiers des droits d'auteur et d'interprète de Claude François, avaient décidé de les revendre.

"Les relations avec les héritiers de certains coauteurs des chansons de mon père devenaient explosives. Nous voulions donner l’autorisation d’utilisation des chansons et eux refusaient ou faisaient traîner. Je le regrette un peu aujourd’hui car c’était un trésor mais ça devenait ingérable".

Deux mois après la mort de Johnny, le trésor potentiel que représente ses chansons est déjà au coeur d'une belle brouille familiale.

Magali Rangin