BFMTV
People

Accusé d'avoir envoyé des messages sexistes, l'organisateur de Miss America a été suspendu

Sam Haskell, aux côtés de deux candidates au titre de Miss America 2018 et de Miss America 2015, en septembre 2017

Sam Haskell, aux côtés de deux candidates au titre de Miss America 2018 et de Miss America 2015, en septembre 2017 - Donald Kravitz - Getty Images North America - AFP

Sam Haskell, PDG de la Miss America Organization, a été suspendu après avoir été accusé d'avoir envoyé des messages dégradants au sujets d'anciennes Miss.

L'onde de choc provoquée par l'affaire Weinstein se propage au monde des concours de beauté. Le PDG de l'association qui organise le concours de Miss America, Sam Haskell, a été suspendu vendredi. Il est accusé d'avoir écrit des messages dégradants et à caractère sexuel sur certaines lauréates.

C'est sur le compte Twitter officiel de l'organisation que cette éviction a été annoncée. Une enquête interne sera menée, "au sujet des communications inappropriées supposées et sur la manière dont celles-ci ont été obtenues".

Cette décision fait suite à la demande de 49 anciennes Miss America, dont la lauréate 2017 Savvy Shields, qui ont envoyé ce vendredi une lettre commune à l'organisation pour demander la démission immédiate de Sam Haskell. Ces anciennes gagnantes se disaient "profondément perturbées et attristées" par des courriers électroniques envoyés par le PDG, visant notamment la lauréate 2013 Mallory Hagan.

Moqueries et critiques

C'est le site d'information Huffington Post qui avait révélé jeudi que le PDG de la Miss America Organization avait adressé plusieurs e-mails à des collaborateurs, prenant particulièrement la jeune femme pour cible. Dans ces messages, il se moquait de sa prise de poids et critiquait sa vie sexuelle, affirmant qu'elle était une femme facile.

Dans leur courrier, les 49 anciennes Miss ont également réclamé le départ du numéro deux Josh Randle, accusé par le Huffington Post d'avoir participé aux échanges avec Sam Haskell, mais aussi de la présidente du conseil d'administration Lynn Weidner et de l'administratrice Tammy Haddad, qui auraient fermé les yeux, selon le site.

Sam Haskell se défend 

Dans un message publié vendredi sur Twitter par le journaliste du Huffington Post à l'origine des révélations, Sam Haskell a affirmé que ce qui avait été publié était "malhonnête, trompeur et abject". Il a reconnu avoir fait une "erreur", précisant qu'il avait mal réagi après une série d'attaques de deux anciennes miss, même si ce n'était pas "une excuse". Mallory Hagan a rapidement réagi: "Il vous a fallu 24 heures pour trouver cette excuse pitoyable selon laquelle il s'agirait de mensonges", a-t-elle écrit sur le réseau social. 

Par ailleurs, selon une source proche du dossier, l'administratrice de la Miss America Organization, Tammy Haddad, avait présenté sa démission vendredi avant même l'envoi de la lettre des anciennes Miss. Dans un message transmis à l'AFP, elle a rendu hommage aux femmes candidates au concours annuel, qui sont "le meilleur de l'Amérique".

Tremblement de terre au sein du concours

Vendredi également, la société Dick Clark Productions, qui produisait la retransmission du concours pour la télévision, a annoncé à l'AFP qu'elle avait mis fin au contrat de diffusion voici plusieurs mois. Informée des courriers électroniques, elle dit avoir demandé à la Miss America Organization de prendre des mesures, sans succès.

"Aucune femme ne devrait être dégradée au moyen d'insultes vulgaires", a réagi Gretchen Carlson, lauréate en 1989 et devenue l'une des grandes figures de la lutte pour les droits des femmes après avoir provoqué, en 2016, la démission du PDG de la chaîne Fox News, qu'elle accusait de harcèlement sexuel. "Comme je l'ai appris, le harcèlement et l'humiliation des femmes ne sont jamais acceptables", a-t-elle ajouté.

B.P. avec AFP