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Affaire Morandini: un acteur de la websérie témoigne

Jean-Marc Morandini en 2013.

Jean-Marc Morandini en 2013. - Patrick Kovarik - AFP

Un jeune acteur de la websérie Les Faucons, produite par Jean-Marc Morandini, témoigne dans Le Parisien, mercredi. Il raconte le casting, la nudité, et les difficultés rencontrées sur le tournage.

"J'ai dû me montrer tout nu devant Jean-Marc Morandini, qui m'a pris en photo". Jonathan Louis est un des jeunes acteurs des Faucons, websérie produite par Jean-Marc Morandini. Il évoque dans une vidéo du Parisien le casting et les conditions de tournage. Le journaliste et animateur d'Europe 1 est accusé d'avoir poussé de jeunes comédiens à s'exhiber nus, et de les avoir manipulés.

"J'ai envoyé une photo de moi tout nu, ce n'était pas de mon gré, hein", raconte le jeune acteur. (...) J'ai montré ma motivation personnelle en tant que comédien".

Mais ce que Jonathan Louis reproche surtout à Jean-Marc Morandini, c'est de ne pas l'avoir payé. "Il m'a traité gentiment, il n'y a pas eu d'attouchement ni rien, c'était vraiment très professionnel du début à la fin". En revanche, il découvre dans son contrat qu'il doit tourner "à titre gracieux" et ne prétendre "à aucune rémunération". "Or, sur l'annonce, c'était marqué rémunéré".

"Ca s'est mal passé lors du tournage"

"J'ai demandé un contrat rémunéré (...) en sachant que tout est en accès payant. C'est vendu à des abonnés, donc je ne vais pas céder mes droits gracieusement et ne pas être payé alors je fais quand même du nu et que c'est quand même un peu osé". Jonathan Louis n'a jamais été payé.

Le jeune homme évoque également les pressions exercées sur les acteurs, lors du tournage. "Ca s'est mal passé lors du tournage". "L'acteur principal ne voulait pas tourner nu". "Ils ont essayé de négocier à plusieurs reprises, et au bout d'un moment, ils ont viré l'acteur principal".

Un autre jeune acteur qui a participé au casting des Faucons, raconte son expérience sur Le Plus. Il évoque ainsi comment il a été contacté par la production, ainsi que ses échanges avec "Catherine".

"J’avais confiance. Pour moi, c’était impossible qu’un projet, aussi cadré, avec un producteur connu, puisse être à ce point malsain", explique-t-il. Il évoque le tournage, les requêtes de plus en plus osées. Le scénario comporte non seulement des scènes de nu, mais aussi des scènes où il doit être en érection. "Je suis comédien pas acteur de film érotique", doit-il alors préciser à Catherine.

Il décide pourtant de rester. "Je craignais de me faire griller auprès des grands de la profession. Et puis, si la série évoluait dans le bon sens un jour, je préférais en faire partie". Il ajoute: "si j’ai joué dans Les Faucons, c’est parce que, au départ, j’y croyais et que j’avais confiance. Mais aujourd’hui, j’ai le sentiment d’avoir été sali". 

Scènes de nu et masturbation

C'est une longue enquête publiée dans les Inrocks le 13 juillet dernier, qui a révélé l'affaire. Le magazine y décrit le casting et le tournage de cette série sur la vie d'une équipe de foot, produite par une société dont Jean-Marc Morandini est gérant, et qui comporte des scènes de nu et de masturbation.

Il cite les témoignages de plusieurs jeunes acteurs qui affirment qu'une certaine "Catherine", se présentant comme responsable du casting, leur a d'abord demandé avec insistance par mail d'envoyer des vidéos d'eux nus, y compris des scènes de masturbation.

Morandini dément

Dans le magazine, l'un d'entre eux accuse Jean-Marc Morandini de lui avoir ensuite demandé, lors d'un rendez-vous fixé pour la série, de prendre des photos de lui nu. Par mail, "Catherine" lui aurait ensuite demandé d'avoir des relations sexuelles avec l'animateur, ce que le comédien a refusé.

Deux des jeunes comédiens envisagent de porter plainte contre Jean-Marc Morandini "soit pour travail dissimulé, soit pour harcèlement sexuel", selon leur avocat". L'animateur, rappelé à Paris pour s'expliquer, a "démenti formellement les allégations" de l'article et annoncé qu'il allait porter plainte contre l'hebdomadaire, selon Europe 1.

Magali Rangin avec AFP